Les sujets politiques sont les plus en vue dans la livraison de lundi de la presse quotidienne, avec notamment les réactions à la sortie du directeur général à l’appui des Sénégalais de l’extérieur sur le mandat présidentiel.
Sory Kaba, invité ce week-end de l’émission "Grand Jury’’ de la Radio futurs médias (RFM, privée), a déclaré que le président Sall "vient d’entamer son dernier mandat’’ et ne briguerait donc pas un troisième.
"Des propos qui lui ont valu une véritable volée de bois vert de la part de ses frères apéristes’’, les militants de l’Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel.
"Sory Kaba lynché pour avoir invalidé le 3e mandat’’ du président Sall, souligne Vox Populi. "Sory Kaba fâche l’APR et Fatick’’, indique Walfquotidien, lequel affirme que "Macky Sall n’aime pas du tout qu’on évoque sa non éligibilité à un troisième mandat’’.
Vox Populi rappelle à ce sujet des déclarations de Macky Sall datant de 2017, lesquelles évacuent selon le journal le débat sur la possibilité d’un 3e mandat qui "a refait surface ces derniers jours’’. Il avait déclaré, ferme : "Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. C’est écrit noir sur blanc’’.
Dans tous les cas, Farba Senghor, un ancien responsable du Parti démocratique sénégalais (PDS), affirme dans des propos relayés par le même journal que si le président Sall "s’aventure à amnistier Karim (Wade), il ne terminera pas son mandat’’.
Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, avait été incarcéré à partir de 2014 pour enrichissement illicite et détournements de fonds et gracié en 2016 par le président de la République tout en restant condamné à payer une amende. Il part alors en exil au Qatar.
La question de son amnistie a refait surface ces derniers jours à la faveur des initiatives de décrispation de l’espace politique, dans le cadre desquelles le président Sall a reçu son prédécesseur Me Abdoulaye Wade.
Sur le même sujet, l’avis de Farba Senghor est à la mesure de son rapprochement avec le président Sall au détriment de Me Wade, son ex-mentor.
"Il ne faudrait pas que Macky (Sall) laisse à Wade la largesse d’être le maître du jeu. Il faut qu’il reste le maître du jeu’’, dit M. Senghor dans d’autres propos cités par Vox Populi.
Toujours est-il que selon L’As, ses avocats "demandent à l’Etat de hâter le pas’ concernant sa réhabilitation. Les conseils de Karim Wade dénoncent ainsi "avec la dernière énergie la déclaration du ministre des Affaires étrangères sur les engagements pris par la délégation sénégalaise devant le comité des droits de l’Homme des Nations unies’’.
"Les avocats de l’ancien ministre de la Coopération internationale invitent l’Etat du Sénégal à respecter les traités internationaux pour permettre à leur client de recouvrer ses droits civils et politiques’’, ajoute L’As.
Le journal Le Quotidien également affirme que le communiqué du ministère des Affaires étrangères sur le même sujet "est une contradiction par rapport à l’engagement de l’Etat du Sénégal devant le comité des droits de l’Homme de l’ONU’’.
"Le fils de Me Wade et ses avocats s’arc-boutent à la bouée de sauvetage lancée par Moustapha Kâ, directeur des droits de l’Homme’’, écrit le quotidien Enquête. "Karim maintient la pression’’, affiche le même journal. La défense de Karim Wade "met l’Etat en demeure’’, renchérit Sud Quotidien.
Un sujet politique en cache un autre dans les quotidiens du jour, dont certains titres reviennent sur l’affaire dite des "94 milliards’’, un dossier d’indemnisation foncière relatif à un vieux contentieux au sujet d’un terrain appartenant à des familles de la communauté léboue expropriées par l’Etat pour cause d’utilité publique.
Dans cette affaire, le député Ousmane Sonko, ancien fonctionnaire des Impôts radié, accuse de détournement présumé de fonds de hauts fonctionnaires dont l’ancien directeur des domaines Mamour Diallo.
Une commission d’enquête parlementaire a été mise en place sur cette question le 19 avril dernier, mais le député avait refusé de répondre à la convocation de cette instance, parlant de "diversion", en allusion à la plainte qu’il avait déposée et qui n’avait pas été selon lui instruite.
Il a été entendu entre-temps par le juge d’instruction, de même que la commission d’enquête parlementaire a livré ses résultats et blanchi les mis en cause. Selon des médias, ces derniers ont à leur tour porté plainte par l’entremise de ses avocats.
C’est dans ce contexte que plusieurs journaux signalent que le député a rendu public un mémorandum sur cette affaire, un document dans lequel il "descend en flammes la commission d’enquête et Mamour Diallo’’ et ’’solde ses comptes’’, relève Le Quotidien.
"Sonko démonte l’Assemblée et enfonce Mamour Diallo’’, affiche Tribune. De cette manière, ’’Ousmane Sonko affûte sa défense’’, peut-on lire à la Une du quotidien Enquête.
Dans ce mémorandum qui constitue une réponse à la commission d’enquête parlementaire (Walfquotidien), ’’Sonko persiste dans ses accusations contre Mamour Diallo’’, écrit Vox Populi.
L’Observateur brasse et résume tout à la fois les deux sujets politiques les plus en vue dans les journaux. "Karim Wade et Ousmane Sonko, écrit-il à sa Une, les cauchemars du régime de Macky Sall’’.
BK/ASG
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